Bonjour à tous, merci à Pierre Bruno de m’avoir invité à cette importante journée de réflexion. Merci à vous tous, par avance de la bienveillance que vous m’octroierez et que je sollicite pour votre écoute.
Bienveillance, car hélas j’en aurai besoin, je ne saurais me faire passer pour un connaisseur du monde rural. Je ne serai certainement pas, aujourd’hui, l’interlocuteur capable de donner la réplique aux éminents spécialistes réunis. Ce n’est donc pas d’une compétence que je ne possède pas que je vais me réclamer pour prendre la parole devant vous, mais, si j’ose dire, de ce manque de compétence même : autrement dit je me propose de jouer le rôle du Candide, ou peut-être pas même du Candide, car il faut déjà de la compétence pour être naïf de manière intéressante.
Disons que ce que je me propose de faire, en espérant de cette manière apporter quelque chose d’utile pour le débat de cette journée, ce sera d’introduire une parole certes de non spécialiste, mais de ce fait la parole de tout le monde, la parole du premier venu, autorisée seulement par ce que je voudrais présenter comme ce qui est le prérequis de chacun, le civisme, l’engagement citoyen, par rapport à des situations qui sont sans doute celles du monde agricole, mais qui ne peuvent laisser le citoyen comme tel indifférent.
J’ai par exemple sous les yeux un livre d’un ancien ministre de François Mitterrand, chargé de l’Agriculture et de la Forêt, René Souchon. En guise de sous-titre pour ce livre de 2017, intitulé Ruralité quel avenir ? figure la précision suivante : « Citadins, cela vous concerne aussi ! »
C’est là très exactement, en ce point précis, que je voudrais essayer de glisser ce que je cherche à dire : comme citadin, comme citoyen, cet élément dont René Souchon affirme qu’il me concerne aussi.
Qu’est-ce qui me concerne ainsi – deux remarques maintenant pour préciser de quelle manière je me sens impliqué, moi citoyen. Moi citoyen, et pas seulement individu lambda, par exemple le consommateur, le retraité, marié, père de famille – ce que je suis aussi, bien sûr.
Mais voilà, au milieu de tout cela, de ce fatras qu’est comme n’importe laquelle, ma vie, je suis, de surcroît, depuis quarante ans, membre d’une association – la Licra, association âgée cette année de 90 ans, depuis 90 ans attentive aux phénomènes de racisme et d’antisémitisme, et comme on dit aujourd’hui de discrimination, phénomènes auxquels elle s’efforce de porter remède, avec ses militants, par les moyens de la loi et par ceux, surtout, de l’éducation
Et encore, je suis là aussi, en tant que représentant l’Observatoire de la laïcité en Bourgogne-Franche-Comté auquel j’appartiens depuis quelques mois – et c’est ce qui me vaut l’honneur d’être parmi vous – par la grâce également du président de cet organisme, Bassir Amiri.
Alors quelques mots là-dessus.
L’association de 1901, d’abord
Je l’entends ainsi : dans une démocratie, un état de droit, chaque individu a un statut, autrement dit bénéficie, selon ce statut de la protection de la loi, c’est-à-dire qu’il jouit comme tout autre, en fonction de sa situation particulière, de droits parfaitement définis, pour l’exercice desquels il peut éventuellement faire appel au juge.
Mais par rapport à cette situation de principe, l’association 1901 émet un soupçon : celui qu’il y a des individus dont le droit serait à ce point lésé qu’ils n’auraient même pas la voix pour être entendus par le juge, qu’ils n’auraient pas même la voix pour faire entendre qu’ils n’ont pas de voix. L’association 1901 est alors constituée par ces oreilles plus fines qui écoutent le silence de ces voix qui ne peuvent s’exprimer, elle ajoute au droit de ceux qui ont le droit celui de ceux qui parce qu’ils sont invisibles n’ont pas même le droit de faire valoir qu’ils n’ont pas le droit. L’association 1901 est ce que la troisième République invente d’elle-même pour ajouter la République à la démocratie.
Ici juste une très belle citation d’un écrivain allemand, Georg Büchner, un génie mort en 1837, à 24 ans, et qui traversa son époque comme un météore. Dans la dernière nouvelle, qu’il a laissé inachevée, Lenz, un personnage pose cette question fulgurante, qui est selon moi peut-être la question majeure de notre temps : « N’entendez-vous rien ? N’entendez-vous pas cette voix effroyable qui retentit sur tout l’horizon et qu’on appelle ordinairement le silence ?» Voilà pour le monde associatif.
Encore un mot, rapide, sur la laïcité pour laquelle j’ai été invité devant vous.
La laïcité c’est connu, c’est 1905.
En 1905, il s’agissait d’entériner la séparation de l’Eglise et de l’Etat, autrement dit d’affirmer la pleine signification de la République, autrement dit, en trois mots, liberté, égalité, fraternité.
> La liberté, de conscience, en retirant la foi de l’espace public, pour la rendre à l’intimité en donnant ainsi à chacun la possibilité de croire ou de ne pas croire.
> L’égalité de tous, du fait de cette liberté des convictions.
> La fraternité, par le fait même que j’admets et respecte cet autre devenu mon égal dans ses convictions les plus fortes et les plus intimes, lequel autre pratique à mon endroit le même respect envers ce que je suis.
La laïcité fut ainsi, en 1905, le principe génial ajouté à la devise républicaine, donnant à cette devise la signification d’une identité humaine réelle, et affirmée par elle en tant qu’identité républicaine. Elle a voulu faire de chaque homme un citoyen, rendant concrète l’expression « droits de l’homme et du citoyen ».
Oui mais cela c’était 1905. A une époque qui n’est plus la nôtre. Avec par exemple l’arrière-plan d’une identité où la conviction religieuse était restituée certes à la sphère privée, mais où subsistait dans la sphère publique la conviction nationale, si ce n’est le nationalisme, tout cela né au XVIIIème et XIXème siècle avec l’invention de l’Etat-Nation ; ou, pour prendre encore un exemple, cette étrange restriction d’une identité universelle, articulée sur la raison, mais néanmoins pour l’essentiel masculine, l’homme comme chef de famille, la femme assimilée au nom et prénom de son mari, privée de capacité politique, restreinte dans la plupart des fonctions sociales ; en d’autres termes mineure. Plus de la moitié de l’humanité était en fait mineure, et donc en minorité.
En 2017, nous n’en sommes certes plus là. Ce qui signifie que quand bien même l’espérance surgie avec le mot laïcité demeure, c’est dans un tout autre contexte, le contexte, pour aller très vite, de la mondialisation.
Cette double remarque, par laquelle, j’ai voulu introduire ce que j’ai maintenant à dire donne la tonalité et également, j’en ai conscience, la difficulté de ce que j’essaie de formuler, en abordant les questions qui nous réunissent sous le titre d’aujourd’hui : « inégalités et discriminations en zone rurale ».
Je me propose de mettre en perspective ce que le mot de laïcité, ce que le mot association – 1901 et 1905 si on veut, autour de quoi s’articulent aussi bien la devise républicaine que la question de l’altérité indissociable de cette devise – relèvent de questions, de problèmes, de souffrances, mais aussi d’espérances, concernant cela, qui sous le titre d’aujourd’hui, s’intitule la « ruralité ».
Mais déjà, ou à nouveau, il faut hésiter : ce mot de ruralité en appelle d’autres, en principe synonymes, mais qui ne disent pourtant pas exactement la même chose, à moins qu’ils ne disent tout autre chose, qu’ils ne se mettent, tous ces mots, en file indienne, introduisant de la perspective, introduisant de l’ histoire, une histoire qui connote aujourd’hui un désarroi. Ruralité !
Je reviens à nouveau au titre de René Souchon : ruralité quel avenir ? Citadins, cela vous concerne aussi. » Mais « ruralité » ; qu’on me permette, à moi citadin, de réagir au mot, d’associer, librement : par exemple, allant avec ruralité, ruraux, paysans, campagnes, villages, terroir, terre… Mais justement : de cette énumération qu’on pourrait poursuivre longuement surgit ce que je viens d’évoquer : une évolution, des ruptures, une histoire.
Les choses ont évolué.
« Paysan », « campagne », « village », « terroir », « terre », sont les mots de la nostalgie. En 1967, Henri Mendras écrivait un livre qui à l’époque fit beaucoup de bruit : La fin des paysans, que son auteur présentait de la manière suivante : « c’est le dernier combat de la société industrielle contre le dernier carré de la civilisation traditionnelle. » S’il en est bien ainsi – s’il en était bien ainsi – alors on comprend mieux l’avertissement de Souchon : citadin, cela vous concerne aussi. Les paysans ne sont-ils pas les canaris dans les mines ; ce qui leur arrive, ce qui leur est arrivé révèle quelque chose qui, forcément, affecte le citadin. Voilà pour « paysan ».
Poursuivons un instant avec « campagne » : comment ne pas mentionner, moi dijonnais, la référence du grand livre de 1937 de Gaston Roupnel, L’histoire de la campagne française, livre d’historien, livre de paysan, livre de poète, qui s’inscrit dans le prolongement des romans du terroir, du XIXème ou du début du XXème, Balzac, George Sand, Genevois, Louis Pergaud, évoquant une vie qui était celle de la France, qui signifiait la France – et qui n’est plus la nôtre.
Oui, la campagne, c’était l’image que la France se donnait d’elle-même et de même, si je prends le mot village, le village, tel qu’il apparaît dans le prix Goncourt de 1945 de Jean-Louis Bory, Mon village à l’heure allemande, ou dans la série télévisée à succès, Un village français, voire dans l’affiche célèbre de Mitterrand, où le village incarne cette « force tranquille » qui est celle de la France que Mitterrand veut incarner, l’âme française contre la modernité sans âme de Giscard. Mais de tout cela un autre livre, en 2012 celui de Jean-Pierre Le Goff, La fin du village. Une histoire française montre l’irrémissible disparition.
Laissons ce romantisme de la nostalgie, qui lui-même a trouvé sa fin avec la mondialisation, ainsi que l’avait noté celle qui fut après guerre avec Yves Montand l’incarnation française de cette nostalgie, Simone Signoret. La nostalgie, écrit Signoret, n’est plus ce qu’elle était. Désormais, il n’y a plus de paysans, de campagne, de terre, on parle de territoire, de zones rurales. La terre, elle ne ment pas : c’est devenu l’expression du mensonge par excellence, un slogan kitsch de la Révolution nationale, livré à Pétain par l’écrivain le moins terrien, le moins probable pour cela, le juif Emmanuel Berl ; et la terre qui régénère l’homme fasciné par le mythe d’Antée, est à présent un sol inerte, un objet livré sans limites aux manipulations de la technologie, aux stratégies économiques de la production.
Alors passons à aujourd’hui, quelle est la situation ?
Discriminations en zone rurale ?
L’expression, à supposer qu’on en admette la pertinence – et je vais essayer de dire dans un instant que cette pertinence est au moins à discuter – a une double signification, au sens d’un double génitif. Elle peut vouloir dire les discriminations qu’exercent ou qu’exerceraient les ruraux. Ou bien, à l’envers les discriminations qu’ils subissent ou subiraient.
Les discriminations qu’exerceraient les ruraux.
Un mot rapide là-dessus. La situation type – à laquelle j’ai été personnellement confronté plusieurs fois, comme militant de la Licra – est celle de la famille immigrée qui doit affronter la méfiance ou les mauvaises façons que lui fait tout un village, le harcèlement quotidien, les injures, les procédés. Ou bien encore, au-delà des cas d’espèce et des situations individuelles, la géographie électorale, où l’on voit que les zones rurales votent sensiblement davantage pour les extrêmes que les villes. Selon quoi des villages où il n’y a jamais eu un immigré se montrent sensibles à la propagande du Front national. Chacun aura en tête des explications, elles sont faciles, multiples, et se multiplient, s’entrecroisent, quand elles ne se contredisent pas : le repli, la crise, l’Europe, le moindre niveau éducatif, la disparition des structures traditionnelles, voire la fin des curés, l’éloignement des services publics, les déserts médicaux, la fermeture des classes, des bureaux de poste, l’exode rural, etc.
Tout cela est certainement vrai, au moins partiellement vrai, c’est-à-dire aussi partiellement faux et trop simple.
Quelle est la vérité ?
Je ne vais pas ici prétendre la connaître. Ou je vais tenter de me rapprocher d’une vérité plus complexe et sans doute plus vraie, en évoquant maintenant – et forcément trop vite – l’autre face de l’expression « discrimination en zone rurale » – la discrimination que subissent les ruraux, donc.
Je ferai appel, au galop à tout un registre de la réflexion contemporaine, à des travaux qui entrecroisent, toutes limites disciplinaires effacées, la sociologie, l’économie, la démographie, la géographie. Pour fixer les idées, quelques noms aujourd’hui très à la mode, Hervé Le Bras, Gérard-Fançois Dumont, Christophe Guilluy, ces noms renvoyant implicitement à d’autres que je n’ai pas lus, mais que les spécialistes ici connaissent. Ces travaux disent en gros une chose, me semble-t-il : c’est que les concepts traditionnels, où se reconnaissaient des identités, ne sont plus pertinents. Il n’y a plus de paysans, il n’y a même plus cette opposition ou ce contraste des villes et des campagnes, ces campagnes qui face à la frénésie moderne pouvaient représenter une certaine authenticité de la vie, et comme je le disais tout à l’heure, l’identité de la France. Il n’y a pas même, enfin, cette expression « zone rurale ». Gérard-François Dumont écrit par exemple en 2012 un article humoristique signé Sherlock Holmes adressé à ses compatriotes britanniques, et intitulé « un meurtre géographique : la France rurale ». J’en lis les dernières lignes : « Vous vouliez acheter pour votre retraite une maison dans « le bel espace à dominante rurale qui faisait le charme de la France ? Mais il a été assassiné. Les statistiques françaises parlent maintenant de « petites aires » et de « communes isolées hors influences des pôles ». Des formules qui ont tué toute la belle signification de l’adjectif « rural ». Ne traversez plus la Manche. » Ne traversez lus la Manche. Rural, par la grâce ou la malédiction des statisticiens a disparu..
Et effectivement des démographes comme Hervé Le Bras s’ingénient à l’aide de tableaux et de savantes combinaisons de variables à faire surgir d’autres paramètres qui ne recouvrent plus la simple opposition des villes et des campagnes.
Je prends l’exemple de ce que dit Christophe Guilluy. Il explique à longueur de pages que cette opposition du rural et de l’urbain est radicalement erronée, que les zones rurales, c’est déjà les villes, que les paramètres produits même par les chiffres de l’Insee doivent être revisités. Ce qui compte, c’est l’opposition du centre et de la périphérie, la périphérie regroupant bien plus que ce qu’on voudrait présenter comme la ruralité. La question, dit Guilluy, n’est pas de savoir si on est urbain ou rural. Jean Viard remarque à juste raison que nous sommes tous devenus urbains, que nous regardons le même journal télévisé et que nous fréquentons les mêmes grandes surfaces. L’opposition entre villes et campagne, entre urbain, périurbain et rural ne dit plus rien des nouvelles dynamiques sociales. Les nouvelles fractures françaises ne recouvrent en rien une opposition entre une « civilisation urbaine » et une « civilisation rurale ou campagnarde », en réalité la « société des modes de vie » s’est affranchie depuis longtemps de ce découpage suranné. » (La France périphérique p. 23).
Où est la vraie opposition alors, qu’est-ce qui fait discrimination ?
Je n’ai pas le temps de développer la thèse de Guilluy dans tous ses aspects. Je limiterai mon propos à ce qui est utile pour essayer de greffer une question qui peut éventuellement ouvrir un débat.
En effet, Guilluy, en écartant tous les registres et catégories traditionnelles et en les remplaçant par cette opposition entre le centre et la périphérie, avec tous les implicites économiques et sociologiques que cette opposition recouvre, répond formidablement à la mise à plat qu’il effectue des registres de la vie humaine. Il
reste ceux qui sont reconnus les gagnants apparents de la mondialisation, et ceux qui sont les exclus du système – les abandonnés, lesquels se replient, constituant un village, un étrange village, à vrai dire : « village » qui n’a désormais plus rien de celui d’autrefois, avec son charme et son idéal de vie, ce Cadenet que dépeignait encore Le Goff. Ce village est au contraire le village virtuel, constitué du repli, du rassemblement, urbains et ruraux confondus dans un même éloignement social, sociétal, mental, du centre, et ceci toutes catégories, y compris les catégories ethniques, confondues.
Village tel un marronnage, mot que Guilluy emprunte à l’histoire des esclaves marrons, constituant par rapport à la société des maîtres et en marge des plantations de dangereuses sociétés parallèles.
Village, lieu de repli qu’il est vain aux yeux de Guilluy de catégoriser par des termes aussi définitifs que racisme ou fascisme – Guilluy allant jusqu’à voir dans l’antifascisme une arme de classe, ou à évoquer, avec le philosophe Jean-Claude Michéa, la figure du libéral-godwinien (du nom du juriste américain Mike Godwin, observant qu’au bout d’un certain temps de conversation en ligne apparaît fatalement la figure de Hitler dans la conversation).
Je vais m’arrêter ; si j’ai évoqué ici, avec un peu d’insistance, le travail de Guilluy, c’est que je crois que de façon directe ou indirecte ce travail très en vogue aujourd’hui instruit effectivement les questions dont nous débattons ; parce que, également, peut-être plus qu’un autre, il me permet de formuler une question que de là d’où je parle j’ai sur le cœur, par rapport à cette radicale mise à plat que je viens d’évoquer. Une association de lutte contre le racisme, ou encore un observatoire qui cherche à promouvoir un mot comme laïcité, mot qui engage par rapport à des descriptions sociologiques ou économiques, par rapport à des tableaux statistiques, l’hypothèse d’un surplomb, de l’exercice d’une responsabilité – cette association donc, ou cet observatoire ne saurait admettre sans plus la réduction et l’élimination des singularités. Sans doute ne s’agit-il pas de revenir au folklore de la vie authentique.
Mais la réduction aux formes qu’opèrent avec certes énormément d’intelligence Guilluy et tous les spécialistes comme lui (ceux encore que cette intelligence fascine, des ingénieurs aux économistes, de ces derniers aux administratifs), ne ressemble-t-elle pas à un tableau où l’on admirerait le dessin, mais où on aurait fait l’impasse sur sa singularité colorée. Je rappelle ici ce mot de Goethe : « c’est dans son reflet coloré que l’on trouve la vie » – am farbigen Abglanz haben wir das Leben.
Je formule ici l’hypothèse que la singularité persiste, en d’autres modalités, nouvelles peut-être, pour les gens de la campagne et pour les gens de la ville. Elle persiste quoi qu’on dise même dans les anciennes catégories, où s’accusent la souffrance et l’altérité. Elle persiste encore dans ces nouvelles responsabilités qui surgissent à même ce que la mondialisation voudrait mettre à plat, la responsabilité écologique, par exemple, et plus encore, d’une manière de plus en plus insistante, la responsabilité pour cet autre, tellement autre, cette voix sans voix audible pour le Républicain des associations, cette voix qui selon son absolue faiblesse proteste en silence de son altérité, refusant d’être ramenée à la logique de la production : l’animal.
Alain David