Bildzeitung et l’émission censuré par Arte sur l’antisémitisme.

http://www.bild.de/politik/inland/bild/zeigt-die-doku-die-arte-nicht-zeigen-will-52155394.bild.html

Et en traduction :

Aujourd’hui, 13/6/2017 Bild montre en ligne de 0 heures à minuit l’émission documentaire sur l’antisémitisme que Arte se refuse à diffuser et que la WDR [Westdeutscher Rundfunk, une sorte de France inter allemand pour le Nordrhein-Westfalen] examine encore.

Le film documentaire pour la télévision fait apparaître une haine antijuive qui progresse, et qui devient en partie acceptée, mais pour laquelle deux mots sont appropriés : répugnant et honteux.

Depuis plusieurs semaines, on discute jusque dans les hautes sphères de la politique de ce documentaire – payé par de l’argent public. Et cela sans que les citoyens aient eu le droit de le voir. Sans qu’ils puissent se forger leur propre jugement.

On ne peut s’empêcher d’émettre le soupçon que ce documentaire n’a pas été montré parce qu’il ne serait pas politiquement acceptable, parce qu’il atteste d’un antisémitisme répandu dans de larges  sphères de la société, et que ce fait est troublant.

L’Allemagne n’est certes pas le pays dans lequel on puisse couvrir, taire ou masquer des préjugés antisémites.

Notre responsabilité historique nous oblige à combattre résolument les non-dits dont ce documentaire atteste. Et pour cela chacun doit savoir à quoi nous avons affaire. C’est pourquoi Bild montre pendant 24 heures cela, mis en ordre et présenté par la rédaction,  qui ne devait pas être montré par la télévision.

Le combat contre l’antisémitisme a en Allemagne une importance primordiale

Voilà ce que disent les experts et les personnes concernées :

           Professeur Michael Wolfssohn, historien :

Bonne chance ! c’est de loin sur ce thème le documentaire le meilleur, le plus profond du point de vue de l’histoire, mais en même temps hélas d’une grande actualité  

          Götz Ali, historien et essayiste

Le film documente l’autoadministration des subventions du Hamas à Gaza. Le directeur de programme de la chaîne Arte prétend que le film est en défaut quant au pluralisme. C’est le contraire qui est vrai.

          Ahmad Mansour, expert sur le Proche-Orient et essayiste

Le contenu du film est grandiose et évident. Je trouve très étrange qu’une chaîne renommée et ouverte comme Arte ait ainsi des problèmes avec la réalité.

          Matthias Küntzel, spécialiste en sciences politiques et chercheur dans le domaine de l’antisémitisme

Il se félicite que le film soit fondé scientifiquement et qu’i mette en évidence de nouvelles modalités de l’antisémitisme

En cela, il est conscient que « quant au conflit du Proche-Orient, on ne dit pas la même chose chez les intellectuels français et chez les  intellectuels allemands. Le dénigrement d’Israël apparaît plus intense en France.

         Le directeur de programme d’Arte, Alain Le Diberder

L’émission qui nous a été transmise se concentre principalement sur le Proche-Orient. En cela elle ne correspond pas au contrat souscrit dans le cahier des charges de sorte qu’elle ne pouvait pas être acceptée. Ce point de vue ne contient aucun jugement quant à la qualité du film ni quant aux thèses présentées

Il manquait à l’émission d’être plus équilibrée.

Bild documente des extraits du documentaire d’Arte.

          L’antisémitisme au parlement européen

Un extrait du documentaire : le 23 juin 2016 le président palestinien Mahmoud Abbas prétend au parlement européen ceci : « Il y a une semaine des rabbins israéliens ont demandé à leur gouvernement d’empoisonner notre eau pour tuer des Palestiniens. » « C’est un appel à un meurtre de masse ».

Martin Schulz (SPD) alors Président du Parlement, a twitté : « Un discours inspiré ». Après des protestations Abbas a retiré cette information fausse et infame : il aurait été « mal informé ». La chargée de mission aux Droits de l’Homme du parti de gauche [Linkspartei] Annette Groth, met cependant en garde contre « tous les produits chimiques, des fûts et des fûts », par lesquels « tout le réseau de distribution de l’eau à Gaza est détruit ». Cela serait très dangereux pour tout le monde » Pour cette affirmation non plus il n’y a pas de preuve.

         Antisémitisme à Paris

Les auteurs du documentaire étaient eux-mêmes de passage dans la banlieue parisienne de Sarcelles. 13000 Juifs y vivent au milieu de Chrétiens et de Musulmans.

Des Algériens lancèrent pendant l’été 2014 un appel « Palestine », « venez équipés de mortiers, d’extincteurs, de gourdins. Nous allons occuper le quartier juif. » 3000 manifestants mirent le feu à une synagogue et crièrent « mort aux Juifs ».

Depuis les jeunes Juifs de Sarcelles vivent dans la peur : « Si nous sortons de notre quartier nous risquons notre vie. » « Il y a toujours plus de Juifs qui émigrent en Israël » selon le maire. « Quel échec pour la République et pour le pays. »

          L’antisémitisme à Berlin, Francfort, Essen

Voilà une partie très troublante du documentaire sur juillet 2014 : pendant la guerre de Gaza des milliers de manifestants défilent à Berlin, Francfort, Essen, et scandent des mots de haine contre Israël : « Mort aux Juifs », « Mort à Israël », « Adolf Hitler, Adolf Hitler » et « Juif, cochon lâche de Juif, sors et viens te battre. »

Un observateur d’une manifestation antiisraélienne semblable à Paris s’étonne : « personne ne réagit, personne. Il y a 800 personnes qui entendent ça, et personne ne demande que l’orateur s’arrête, personne ne proteste contre ça ».  

         L’antisémitisme à la télévision pour enfants

Tiré du documentaire : sur la TV Hamas, le canal officiel à Gaza arrivent en septembre 2015 deux gosses mignons, en uniformes militaires. A la question « qu’est-ce que tu feras quand tu seras grand » l’un répondit : « je serai membre des brigades Al Qassam ( l’armée terroriste du Hamas). L’autre répondit : « ingénieur, pour pouvoir chasser les Juifs dans les airs.

Le documentaire pour Arte montre aussi la propagande islamiste de haine de religieux et de politiques qui rêvent de punir Israël et de l’anéantir.

          L’antisémitisme chez les rappeurs

Encore un extrait : les campagnes de boycott contre Israël sont soutenues par des rappeurs comme le groupe « Kaveh, Quazid et Erko »

Ils prétendent qu’Israël se livre à un génocide à Gaza » Ce serait le combat de David contre Goliath, des colonies contre une puissance atomique. Boycottez Israël, voilà notre message.

Le documentaire montre aussi l’ex Pink Floyd, le rocker Roger Waters, qui soutient le boycott et refuse qu’on aille en Israël. Son slogan : « artistes, faites entendre votre voix ».

          L’antisémitisme chez les journalistes

Le documentaire montre l’ex militant de gauche, Jürgen Elsässer, entre temps rédacteur en chef du magazine populiste de droite « Compact » dans une manifestation devant la gare principale de Berlin.. Nous devons autant nous défendre de l’islamisation que de « l’israélisation » explique-t-il dans son discours.

Un auditeur dit « le sionisme est pour moi une mafia », « une mafia crapuleuse qui gagne de l’argent en tablant sur la destruction de l’humanité ». Ken Hebsen, autrefois modérateur sur la Radio ARD « Fritz » explique en ligne : « le hobby secret de ce sio-cons est la création d’un grand empire israélien ».

          Le rôle des associations d’entre-aide

Le documentaire conduit aussi à critiquer des organisations internationales. Certaines d’entre elles soutiennent des projets contestables en Israël et dans les territoires occupés. Ainsi par ex, « Pain pour le monde » a payé de 2013 à 2015 environ 800000€ à B’Tselem.L’association que le ministre des affaires étrangères Sigmar Gabriel visita à l’occasion de son voyage en Israël reproche à Israël une politique d’apartheid et des méthodes nazies.  

          Pain pour le monde

Les auteurs du documentaires n’ont pas interrogé Pain pour le monde ce que le WDR critique. Questionné par Bild l’organisation humanitaire chrétienne ne conteste pas d’avoir versé de l’argent à B’Tselem, tout en expliquant : « B’Tselem ne fait pas campagne et ne lance pas d’appels contre Israël mais combat pour la défense des droits humains. »

Les auteurs ont visité l’œuvre de l’ONU pour les réfugiés palestiniens – l’UNRWA.

Question : où passent les 1,36 milliards d’euros du budget annuel alors que les écoles et les hopitaux de Gaza pourrissent ? Le porte-parole Adnan Abu Hasna : « on a des contrôleurs et des comptables, on est en contact permanent avec l’Europe et les nations unies. » Un étudiant de l’université de Gaza est plus concret : « personne ne peut contester qu’il y ait ici de la corruption ».  

 

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