La réunion a rassemblé une trentaine de personnes : les 8 conférenciers (Jean-François Dupaquier ayant été bloqué par la grève des trains), des membres de la commission MHDH et quelques militants parisiens et dijonnais. Mario Stasi, qui tenait à être là pour dire l’engagement de la Licra, n’a pas pu venir. Ari Sebag, qui le représentait a dû partir à la pause.
D’emblée le débat a été intense, avec l’exposé de Guillaume Ancel sur son livre, ou plutôt l’événement qu’il représentait pour la réception française du génocide. Les différents points prévus ont été abordés, chacun, dans le peu de temps dont on disposait a apporté là la fois des informations, s’employant à rectifier quelques idées reçues et à apporter le témoignage de son implication dans tel ou tel domaine de sa recherche, réagissant aussi à l’actualité comme par exemple la présence en France de Paul Kagame, ainsi que les éléments contenus dans le discours d’Emmanuel Macron.
Je renonce ici à reprendre tout ce qui a été dit, un enregistrement ayant été réalisé qui pourra être diffusé en ligne.
Je voudrais souligner cependant deux aspects :
- D’une part la volonté d’implication toujours plus grande de la Licra. Le génocide est désormais pour la Licra un horizon de travail impérieux et nous avons le devoir de ne pas décevoir.
- D’autre part nous avons été placés en cette soirée du 24 mai non seulement devant des hommes et des femmes en possession d’un savoir exceptionnel, mais devant des témoins enthousiasmant de l’humanité : car toucher à la question du génocide c’est, comme le dit si bien le livre de Stéphane Audoin-Rouzeau, entrer dans un domaine dont on ne sortira plus, c’est s’initier et devenir un initié, c’est s’élever en humanité.
Je tiens qu’une soirée avec de telles personnalités nous enseigne à nous, militants de la Licra, un peu, ou beaucoup, de ce que nous sommes et de ce que nous cherchons à être.
Cette soirée nous apprend que l’Impossible en ses diverses modalités, et que nous avons en permanence la tentation d’effacer en le situant là-bas très loin, au Rwanda ou ailleurs, est ici, au plus intime et au coeur de nos vies, et que ne pas détourner le regard est le moindre que nous avons à faire.
Merci donc, infiniment, à ceux qui prenant sur leur temps, prenant sur leur vie, sont venus nous le dire.
Alain David